mercredi 28 mars 2007

super-chaussette sauve le vagin

il me semble que je suis toujours en train de partir de beijing. n'importe où je suis dans le monde ou ce-que je fais, je ferme les yeux pour une seconde et la prochaine chose que je sais, je pars de beijing. dans quelques jours je le fais encore une fois.
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mon passé est un roman que j'ai lu et puis oublié. le présent est intensement ainsi. un jour ne semble pas être lié avec le prochain, et la semaine dernière pourrait bien être la vie de quelqu'un d'autre. je ne pouvais pas souhaiter plus. il n'y a pas longtemps, je me suis trouvé alongé sur une table à minuit avec une vieille aveugle en train de me masser le corps (ce-qu'elle pouvait faire avec ses coudes!), mais le point est ainsi: il m'a fallu 48 heures et deux paquets d'oreos pour rentrer chez moi. je vis pour ce genre de chose.
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quand j'ai emmenagé dans mon appartement il y a quelques semaines, c'était la définition de salété. deux centimetres de poussière couvraient chaque surface, la porte de ma chambre n'avait pas de poignée, toutes les chambres était parsemées de mégots de cigarettes et de bouteilles de bière vides, et la salle de bains et la cuisine étaient couvert de cheveux emmêlés et limon. en train de récupérer d'une sacré gueule de bois, j'ai recuré toutes les surface, j'ai enlevé des camions de déchets, et j'ai neutralisé toutes les taches soupçonneuse et les substances visqueuses.
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le lendemain, deux chinoises ont emmenagé dans les deux autres chambre de l'appartement. une est très gentile, mais l'autre ne parle jamais, donc je ne sais même pas son nom. je soupçonne qu'elle n'en a pas. comment dit-on crétin en mandarin? il y a au moins deux autres voix que j'entends dans l'appartement regulièrement, mais je n'ai jamais vu les corps auxquelles elles apartiennent. entités sans corps. peut-être elles sont les âmes des touffes de cheveux emmêlés et jétées qui cherchent leurs navires anciens. c'est la chine quand même.
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pour avoir l'appartement, j'ai négocié un accord avec un pseudo-propriétaire satanique que j'appele 'le gros con'. une fois, je suis rentré en decouvrant que toutes mes choses avaient disparu, et un groupe de personnes sans noms ou visages trainait dans le building. quelques jours après ce fiasco, apres qu'une poignée et une serrure étaient installées sur ma porte et mes choses étaient renvoyées, j'ai trouvé le gros con dans ma chambre en train de fouiller dans mes choses. je n'ai rien de precieux à voler, mais quel con. la saga continue.
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parlons du temps. les deux premières semaines que j'étais ici il a gélé. pendant quelques jours la temperature maximum était juste au dessus de zero, et comme un touriste à long terme avec un problème de mobilité, j'essaie de garder mon sac assez léger. donc je n'ai qu'une paire de chaussures, un pantalon, un pullover...tu comprends. en conséquence, je dois porter tout ce-que j'ai tous les jours, et chaque fois que je lave mes choses, je dois attendre dans mon sac de couchage le lendemain matin jusqu'a ce-que tous mes vêtements soient secs pour pouvoir les porter encore une fois. mais ce n'est pas un grand probème: beijing est l'endroit le plus sec de tout l'univers. toutes les particules d'eau sont chassées et éliminées dès qu'elles entrent dans la limite de la ville. souvent elles sont envoyées au loin dans le sud-ouest pour rééducation. tant d'humidité était aspirée de mon corps à moi que j'était réduit à un simple concept. par intérêt, le concept que je suis devenu est celui d'une circonstance imprévisible, dans sa pluralité. je suis les circonstances imprévisibles. quel concept deviendrais-tu si beijing t'avait aspiré tout sec?
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j'etudie et je n'etudie pas. je me promène partout pendant la nuit, j'aime les oreos trempés dans le chocolat, je m'abandonne aux mystères de la natures des humains. je me suis installé dans un café qui sert des sandwiches de légumes pour lequels tu tuerais. j'ai developpé une affinité pour mes frères slaviques et des jeux faciles de sudoku. j'ai un prof de chinois obsédé par les groupes sanguins, je ne suis pas bien rase depuis 3 mois, j'ai retenu mon souffle jusqu'au 15ème etage. je mes suis electrocuté avec une pile double-A. j'ai des palpitations inquiétantes après avoir bu du café, une aversion pour l'oignon cru sur le côté de mon assiette, et une pseudo-prémonition que je vais mourir a l'age de 36 ans. paix.

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